Le modèle Amap, une solution durable ?

Consommer local : Bien que nombreux soient ceux qui aspirent à manger sainement et localement, cela reste parfois un défi ! Avec Grégory Hulot et Cécile Lecoeur ça semble possible, rentable et accessible.

par Maël Catteau

 

 

Les Amap, ou Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne sont des collectifs de “consom’acteurs” qui organisent des achats solidaires directs et durables avec des producteurs.

 

 

Leur but est de soutenir une agriculture de proximité, respectueuse de l’environnement, équitable et porteuse de valeurs humaines. Cécile Lecoeur a créé l’Amap d’Hourtin en Avril 2024 avec un petit collectif, se disant « qu'on ne peut pas défendre l'idée d'une alimentation saine pour tous sans œuvrer. » Ils sont maintenant une vingtaine de consommateurs engagés.

 

 

L’acronyme Amap est presque devenu un nom commun.

Les consommateurs s’appellent d’ailleurs des "amapiens". Pour soutenir les producteurs, ces derniers s’engagent à acheter des paniers de produits pendant une durée définie (six mois ou un an), qu’ils paient à l’avance ou par chèques mensuels pour les revenus plus modestes. Ce système de paiement permet d’offrir une sécurité financière aux producteurs qui peuvent se concentrer sur leur production, loin des fluctuations du marché et des aléas climatiques. « Nous, on se sécurise avec ce mode de commercialisation. Mais on a toujours à coeur de contenter nos clients. » dit Grégory Hulot, exploitant Le Jardin du Preuilh à Naujac sur mer en mode Amap. Il est l’ un des anciens en Médoc, produisant pour quatre collectifs, à Vendays-Montalivet, Lacanau, Hourtin et Villenave d’Ornon. De leur côté, les amapiens bénéficient de produits locaux, de saison, et d’une alimentation saine, tout en ayant un impact positif sur l’environnement et l’économie locale.

 

«C'est vraiment une démarche engagée quand les gens s'abonnent à ce système.» rappelle Grégory.

 

Si une saison est moins productive, comme cette année entre les pluies, la grêle et les tempêtes, les amapiens savent et acceptent que certaines semaines, les paniers soient moins garnis. Grâce à ces contrats de longue durée, l’activité du producteur ne sera pas mise en danger.

Les paniers sont distribués chaque semaine par le producteur lui-même avec l’aide des consom’acteurs ce qui simplifie les échanges entre eux et permet de nourrir une relation qui n’est pas seulement pécuniaire. Les amapiens participent aussi à des ramassages, des plantations dans un esprit de solidarité et pour découvrir les réalités de l’activité du producteur.

 

« Il y a des AMAP avec 100-150 adhérents, et un côté commerce de groupe. Il n'y a pas trop d'interactions. Au-delà de 50, il y a toujours des gens qu'on ne connaît pas très bien», regrette un peu Grégory.

 

Pour les producteurs, la logistique et la vente sont également simplifiées.

Ils savent à l’avance quelles quantités produire et n’ont pas à se soucier des aléas de la demande. A l’inverse, faire les marchés représente toujours un risque. Grégory Hulot «continue la vente directe à la ferme, ça [lui] permet d’absorber les surplus par rapport aux besoins des Amap. Mais on reste dans une gestion raisonnée de nos productions. » Le principe des Amap permet donc de réduire directement le gaspillage alimentaire.

Par ailleurs, le producteur récolte ainsi l'entièreté du fruit de son travail en évitant de rémunérer des intermédiaires, dont il n’a pas besoin en vente de proximité.

 

Solidarité aussi entre producteurs.

«C'est arrivé aussi des années où on peut louper une culture. Celui de Castelnau, il avait loupé ses poireaux. On faisait du troc. Lui, il avait des jolis choux ou des pommes de terre. On échangeait les produits.» Cela permet aussi de diversifier les contenus des paniers proposés.

De la même manière, Grégory Hulot accueille des stagiaires qui viennent tester leurs projets d’installations. De là à parler d’un espace test agricole, il pourrait n’y avoir qu’un pas.

Ainsi, s’engager dans une Amap permet de soutenir un modèle alternatif à la grande distribution, de participer à la création d’un système alimentaire plus juste et plus résilient, à l’échelle locale. Ce modèle peut être une réponse concrète aux défis environnementaux, économiques et sociaux d’aujourd’hui d’une économie locale.

 

Vous pouvez, vous aussi devenir acteur de votre environnement par votre alimentation en soutenant l’agriculture paysanne locale. Pourquoi ne pas rejoindre une Amap près de chez vous ou en créer une ?

 

Les Amap, bien plus que des légumes

On associe souvent les Amap aux paniers de légumes, mais elles proposent bien d’autres produits issus d’une agriculture locale et responsable. En Médoc, viandes, œufs, fromages, pains, miels, fruits, farines, lentilles, pois chiches… peuvent aussi être proposés via des contrats.