Lors du temps partagé entre porteurs de projets et salariés, certains ont été étonnés de découvrir la richesse des initiatives développées si près de chez eux : “Nous n’en imaginions pas autant”. D’autres ont spontanément exprimé leur souhait de s’investir rapidement pour aider concrètement les associations. Lors de la manifestation bisannuelle des tiers lieux, les salariés ont animé un atelier de construction de jardinières en bois économes en eau, à partir des caisses bois fabriquées par l’usine. Sur leur temps de travail “normal”, ils ont ainsi vécu un après-midi complet d’échanges autour des questions de transition écologique, du faire autrement, de solutions locales, d’entraide et de solidarité. Une expérience unanimement vécue comme enrichissante.

Le mécénat de compétences, au même titre que le mécénat financier, est un don : une entreprise a la possibilité de mettre ses collaborateurs à disposition d’un organisme d’intérêt général, pour lequel ils mobilisent leurs compétences sur leur temps de travail. Les salariés qui en expriment le souhait ont donc la possibilité de s’investir dans des associations du territoire. Ils peuvent ainsi apporter leurs savoir-faire, ou en développer de nouveaux. Le temps passé est rémunéré au même titre qu’une heure de travail “normale”. Deux mondes s’entrecroisent ainsi : celui de l’entreprise classique et celui des structures de l’économie sociale et solidaire. Cette forme de collaboration innovante est simple à mettre en œuvre : une convention est signée entre l’entreprise, le salarié et la structure d’accueil.

En 2024, les salariés pourront choisir les missions auxquelles ils souhaitent se consacrer sur les temps octroyés par l’entreprise, parmi des axes identifiés par le F.A.I.R.E. En mars, une visite est prévue à Lesparre Médoc. Au programme, visite du Poulailler, pôle ressources du Réseau Médoc Tiers Lieux, et de la Parenthèse Rose, ouverte en 2023 par le collectif Rose Médoc. Ici, un chantier participatif pourrait être programmé à l’automne afin de rénover le chai pour en faire une salle d’activité physique adaptée.

Le choix de la direction d’Adam de mettre en place la possibilité du mécénat de compétences dépasse le cadre philanthropique : c’est un levier d’implication des salariés, qui développent une véritable culture d’entreprise et vont probablement y rester plus longtemps. Alors que le recrutement est parfois tendu pour des métiers nécessitant un savoir-faire très spécifique, fidéliser des équipes formées est gage de pérennité. Cela participe, surtout, à la vision d’une gouvernance partagée chère au cœur de ses dirigeants. Le dispositif, bien qu’accessible à toutes les entreprises, reste encore méconnu. Sur un territoire où l’on peine parfois à recruter ou retenir les talents, l’expérience du mécénat de compétences chez Adam démontre pourtant qu’il existe des solutions concrètes et faciles à mettre en place. Il serait donc possible de concilier travail et épanouissement, et même de favoriser l’engagement citoyen au service d’un territoire…